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Voir tous les chiffres...Date de publication : 16/07/11 08:12:43
Société : XXXXX
Ville (siége social) : XXXXX
Site web : http://www.saverot.fr
Nom : Bahani
Prénom : XXXXX
Email : XXXXX
Téléphone : XXXXX
Secteur d'activité : musique, poésie, philosophie, peinture
«La musique, cette architecture céleste»
Saverot a été poète, explorant les scories de l'être en général et, géographiquement, explorant déjà certains espaces désertiques de l'Afrique. A deux reprises, il traversa le Sahara, tranquillement, sac au dos, bien avant le rallye médiatisé « Paris-Dakar », et dans un tout autre esprit. L'Afrique de Saverot est bien sûr une terre douée et remplie d'âme, d'hommes, de vie. Il l'a parcourue bien au-delà du désert ; jusqu'à la Côte d'Ivoire ou au Cameroun, en passant par Ouagadougou... Il est cet artiste, ce mystique, aussi, que les tourments de l'existence ont secoué de plein front, certes - mais certaines difficultés ne furent-elles pas provoquées et choisies : comme des défis.
Saverot compose au rythme du coeur de l'univers, il est en viscères et harmonie. S'il peint ses pulsions, c'est parce qu'il vit à leur cadence et qu'il veut les traduire en musique « pulsionnelle ». Peu d'oeuvres ont connu une évolution pareille : depuis 1970 jusqu'à 1980 poétique puis picturale ; puis picturale-poétique ; puis picturale-musicale ; puis musicale-picturale-poétique : est-ce cela ? Et ensuite. Peu d'artistes ont tracé une vie pareille. Une marche toujours renouvelée, parsemée de pièges, de doutes, de non-amitiés parfois, d'hostilités même, d'attaques personnelles encore ; de calomnies. Une démarche d'explorateur assoiffé de découvertes lumineuses, pourtant, mais hélas entouré d'ombres parfois radicales (et d'intégrismes - pseudo-religieux - impitoyables). Voici un effacement de l'égoïsme au profit de l'être, l'être nu, l'être au monde roulé-dé-roulé en spirales. Pour Saverot, la musique « correspond à une architecture céleste».
Il s'intéresse à la connaissance de mélodies peu goûtées encore en Europe et en France, asiatiques, africaines, puis orientales, il étudie la diffusion des instruments et des traits culturels musicaux propres à ces régions. Puis il propose des types de structures mélodiques spécifiques, qui exaltent. Il dévoile un talent de précurseur. Il associe et mixe, se rapprochant ainsi d'autres genres musicaux extra-européens, le bruit non instrumenté, la parole non rythmée, le silence. Dans « Tunisie Natale », court morceau instrumental sans prétentions, évoquant la danse orientale, il introduit aussi des éléments propres à la musique grecque ; de même, le rythme soutenu de la darbouka y semble quelque peu suppléer à l'utilisation des ressources vocales qui sont pourtant le trait caractéristique de ce genre de musique méditerranéenne. L'auteur pousse l'audace jusqu'à mettre côte à côte dans un même album inspiration rock et post-classique, orientale, chant de la nature et chant orchestré, tempo urbain et. sensations. Ce qui importe au créateur, c'est de pouvoir «marcher dans la beauté» afin que ses yeux «aperçoivent toujours les rouges et pourpres couchers du soleil» (Prière Ojibway). Car l'art, la musique, est quête. Elle n'est pas seulement association harmonieuse de sons, mais aussi prière vers le Créateur, souffle des grands vents intérieurs qui nous secouent, nous prodiguant volupté et. sagesse. La musique adoucit les moeurs dit-on. Qu'importe si pour les tribus américaines, les instruments déclencheurs de la fête sont le tambour, la sonnaille, le hochet ou le sifflet ; qu'importe si en d'autres lieux comme ce peut être le cas de l'Inde, le rythme est marqué par la cymbale, le «pakhavaj» (tambour), les «tabla», la conque, la flûte de bambou, le «shâhnai» (hautbois), la «vinâ» (grand luth) ou le «sitar» ; qu'importe si l'instrument du musicien est un piano, une guitare, une trompette, un saxophone, un accordéon, un harmonica, un violon... qu'importe si le son musical provient du battage rythmé de l'eau, du battement des mains ou des bruits de meule, de la percussion du rebord des pirogues ou de la flûte à bec traversière, des sifflets en bambou ou des clarinettes idoglottes en tige de mil africain, des xylophones ou de la lyre, de la harpe-cithare ou encore de la sanza des brousses, qu'importe ! La profusion des effets ne doit pas cacher la finalité recherchée par le créateur : comme Orphée, il descend aux enfers pour chercher « l'amour perdu » - ce symbole. Il nous aide ainsi à nous retrouver, à sortir de l'absurde cruauté de notre existence, à nous libérer de nous-mêmes pour «savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune » (Marcel Proust).
Six œuvres en cinq ans
De 1996 à 2000, Alain Saverot réalise six éditions de musiques essentiellement instrumentales, par moments vocales, dont l'inspiration puise avec audace aux sources des Mantras, de l'esprit Zen, de chants de la nature, de la puissance du mot visionnaire (« le mot est un être vivant plus puissant que celui qui l'emploie » disait Victor Hugo), aux sources des traditions, du classicisme, du blues ou du reggae comme de la bourrée, des clameurs de notre civilisation et de ses inventions dont synthétiseurs, arrangeurs, machines techno ou groove ; guitares électriques ou ordinateurs.
Ces oeuvres sont dans l'ordre de leur date d'édition :
« Story » (1975-1996) double album.
« Hiéroscopie exotérique » (1997) double album.
« La Fête chromatique » (1999).
« Rythmes de toutes les couleurs (et inédits) » (1999).
« Utopies » (1998-2000), coffret 2 tomes.
Ce qui fait la grandeur de ces créations est leur simplicité généreuse. Elles atteignent une sorte de grâce, étrange, comme une sorte de fantaisie ironique, une sorte d'élégance sereine. et elles atteignent l'inconnu. Dans la « Fête chromatique », l'âme du compositeur recueille l'écho du sublime : rythmes et sons parviennent à agir comme vecteur de reviviscence sur notre inconscient. D'autres compositions (« Mantras et saxophone » in « Story ») appellent au chaos rituel. La musique de Saverot nous fait revivre le temps primitif, primordial, elle est musique vivante et vivifiante.
Ces oeuvres rendent possible la compatibilité du sacré avec le profane, incarnent les temps prométhéens, les restituent à portée de notre imaginaire dans leur pureté, secouent notre plate quiétude face aux mystères de la création : «Comment être dans la vérité lorsque l'on n'en connaît pas le sens», s'interroge le musicien-philosophe, avant de continuer : «Le mystère de la création, pour être silencieux, n'en est pas moins intense. Pourquoi y'a-t-il quelque chose plutôt que rien... De la préhistoire à la tour de Babel ou au déluge, de l'invention de l'écriture il y a 5000 ans à la civilisation antique et chinoise, du Moyen Age aux « Lumières » jusqu'à l'époque actuelle et à ses progrès technologiques, demeure le mystère de l'être et de la mort, mystère qu'aucun gourou n'éclaire . Pourquoi l'ego, que peut transcender la méditation (Zen), pourquoi la souffrance et la joie ? («Utopies»)».
Par H.Bahani
Pour l'académie "Pierre d'Angle".
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